2024: futile ou utile?

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Cela devenait un peu ridicule à la fin.

Ce sapin de Noël encore fringant et clignotant qui trônait au milieu du salon et de ce mois de janvier bien avancé.

Il a fallu qu’arrivent ces quelques jours de lumière météorologique pour que j’y renonce à ce sapin, et probablement surtout à cette période de trêve, cette parenthèse scintillante et sucrée de l’ambiance des « fêtes », dans un monde – il faut bien l’admettre – sacrément foutraque par ailleurs.

Deux guerres à nos portes (en plus de toutes les autres) : malgré les progrès incommensurables de l’humanité dans tous les domaines, c’est donc encore et toujours en s’entretuant que se règlent les problèmes géopolitiques.

Notre planète suffoque et des écosystèmes et des milliers d’espèces (dont la nôtre) sont au bord de l’extinction.

Des millions de gens fuient la mort, cherchent refuge et certains dorment dans le froid de nos rues. L’extrême-droite séduit une masse toujours plus grande de nos concitoyens européens.

Et je suis là avec ma boite de boules de Noël que je range au mieux pour ne pas me maudire (trop) dans quelques mois, quand je la retrouverai, le cœur prêt à se remplir à nouveau de « la magie de Noël ». C’est un peu comme une capsule temporelle que je m’envoie, un rendez-vous pris avec moi-même.

Dans quel état d’esprit ai-je envie de rouvrir cette boite à ce moment-là ?

Je sais que je ne changerai pas le monde mais je voudrais au moins pouvoir lui être utile.

Être la plus utile possible en tout cas. Je ne sais bien sûr pas exactement comment m’y prendre et il m’arrive, plus qu’à mon tour, de douter.

Suis-je (encore) sur la bonne trajectoire ? Devrais-je m’engager dans une autre voie, plus combative, davantage aux prises avec les injustices de notre société ?

Je suis saisie par les questions mais une chose me paraît certaine (pour moi): ce n’est pas en mangeant bio, en faisant du yoga et en m’observant le nombril que j’aurai les réponses.

Les changements importants – dans l’Histoire ou dans nos vies – passent parfois par des révolutions tranchantes et spectaculaires.

Et d’autres changements profonds peuvent aussi, je le crois, advenir par « capillarité », de proche en proche, d’humain à humain et, par extension, avec le reste du vivant.

En tout cas, quand je pense à remercier l’automobiliste qui me cède le passage, à demander de ses nouvelles à la caissière qui paraît fatiguée ou que je prends le temps de me soucier d’un chat mal en point dans ma rue, ça me met en joie. C’est sans doute un bon début. On verra pour la suite.

Bref, soyons prêts pour ce que 2024 nous réserve, mais peut-être surtout, pour ce que nous réservons à 2024.

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